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6 novembre 2016

A l'est, du nouveau

La Ligue des champions, certains clubs la jouent toutes les semaines de mars à novembre (je vous vois tiquer). Si je vous dis…. Paide Linnameskond, Rakvere, Trans Narva, vous vous demandez de quel sport il est question… Et bien de football, car la ligue des champions est tout simplement le nom du championnat d’Estonie ! La Meistriliiga (meistri = champions / liiga = ligue).

Le championnat estonien existe depuis 1921, mais la guerre l’a interrompu, comme partout, ensuite ce championnat est devenu régional dans l’URSS. Il faut attendre 1992 et la fin de l’Union soviétique pour le voir renaitre de ces cendres. Et comme souvent les meilleurs clubs dans les petits Etats sont souvent dans la capitale. En Estonie ils sont 2 à se partager l’essentiel du gâteau… Mais ça pourrait changer car 2 autres clubs commencent à grignoter les miettes.

Mais commençons par évoquer les deux Seigneurs de Tallinn : le Flora et le Levadia. 19 titres de champion (sur 26) et 14 coupes à eux deux. Les quelques rares équipes qui leur ont fait de l'ombre par le passé n'existent plus aujourd'hui. Je parle du Norma (2 titres), du Lantana (2 titres) et du TVMK (1 titre), 3 clubs de Tallinn. Oui, ça ne fait que 24 titres... Ménageons le suspense pour les 2 derniers...

 

Tallinn magasin 2

 

 

 

 

A Tallinn il y a un très grand nombre de clubs de foot qui portent le nom d'une entreprise… On attend celui qui sera sponsorisé par cette société de décoration…

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Flora a remporté 10 fois le championnat, 8 fois la coupe, 6 fois la surpercoupe et… 1 fois la coupe de Livonie, compétition organisée quand il y a le temps, entre les champions d’Estonie et de Lettonie. La Livonie étant l’ancien nom donné par les allemands à la région du temps où ils occupaient le terrain. Aujourd’hui ce n’est plus qu’une péninsule lettonne.

Le club est fondé en 1990 et joue en maillot rayé vert et blanc, les couleurs de Tallinn. On surnomme les joueurs, les « striés ». Un manque d’originalité qui fait regretter les lions, tigres ou crevettes anglaises… Mais on le verra plus loin, d’autres ont d’avantage d’imagination.

Flora-Tallinn

Le Flora joue dans le stade principal de Tallinn, celui où joue l’équipe nationale et qui porte donc le nom d’un illustre personnage estonien. Un révolutionnaire assassiné par les russes ?  Un chef du parti communiste ? Un ancien président ? Un scientifique reconnu ? Un sportif célèbre (plus difficile à trouver) ? Tout faux !! Le stade s’appelle… L’A. Le Coq Arena !!!

Qui est-ce me demandez-vous ? Très bonne question monsieur Elkabbach, s’il vous reste du cirage vous pourrez faire mes pompes. Après une longue investigation, il s’avère qu’il est question d’Albert Le Coq, un brasseur belge qui a fondé sa société à Londres en 1807 mais dont l’expansion l’a mené a acquérir une brasserie de Tartu, en Estonie, en 1913. L’entreprise a visiblement prospéré puisque « l’A.Le Coq premium » est la bière la plus populaire du pays encore de nos jours. Et comme Claude Evin n’a pas passé de vacances dans le coin, la brasserie (sous pavillon finlandais désormais) a pu subventionner le naming du stade, qui s’appelait autrefois le Lilleküla staadion.

Pour être complet à propos de ce stade, notons qu’il contient 9692 places.

 

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Coutume étrange, pour célébrer un but dans le derby contre le Levadia, les joueurs du Flora font une démonstration d’air-sodomie

 

 L’ennemi du Flora est donc le Levadia, qui joue dans un plus petit stade, nommé Kadriorg (4700 places). Une dimension bien suffisante puisqu’on note une affluence moyenne entre 150 et 300 spectateurs. En revanche l’emblème du club étant aussi des rayures vertes et blanches, on imagine la difficulté pour différencier les deux formations sur le terrain. Le Levadia ayant un palmarès légèrement moins bon que celui de son rival (9 championnats, 8 coupes et 6 supercoupes), ils ont cédé sur le maillot et n’ont que les manches rayées…

Levadia

En 1998 année de sa création, le club s’appelait le Levadia Maardu. Et quand ils en ont eu maardu nom, en 2004, ils ont changé pour l’actuel. Non en fait à l’origine le club vient de la petite ville de Maardu dans la banlieue est tallinnoise (16 500 habitants). Et Levadia c’est tout simplement le nom d’une entreprise de metallurgie locale qui va sponsoriser le club.

Tallinn statue

 

Plusieurs légendes entourent ce personnage situé au dessus de l’ambassade de Russie à Tallinn… On en parle comme un espion ou d’un mari cherchant sa femme volage… En fait il regardait Flora-Levadia

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’hégémonie de ces deux clubs est mise à mal depuis quelques temps par deux autres clubs dont le premier se nomme… Nõmme ! Nõmme Kalju très précisément. Un club qui vient de la ville de Nõmme, dans la banlieue sud de Tallinn (40 000 habitants).

kalju

Fondé en 1923 et recréé en 1997 ce club ne compte qu’un seul titre de champion, acquis en 2012, et une coupe d’Estonie (2015). Mais depuis quelques années il se mêle à la course au titre avec les deux grands clubs de la capitale.

 

En difficulté dans son club actuel, Zlatan cherche un nouveau club à sa mesure

 

Le stade Hiiu dans lequel le club évolue est très modeste mais a été construit en 1923. Rénové en 2002, on y a enfin construit… 300 places assises. Visiblement auparavant on assistait au match debout autour de la pelouse. 300 places pour la bagatelle de 8 millions de couronnes ! Ca parait beaucoup mais ça ne fait que 600 000 €. Malgré tout le 10 septembre 2011 pour la venue du Flora  ils ont réussi à caser 2730 personnes autour de la pelouse artificielle de 3e génération qui tapisse le terrain !

 

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Le Hiiu staadion et sa pelouse synthétique... Fleuron de l'innovation estonnienne

 

 

 

 

 

A noter que Kalju utilise aussi le stade de Kadriorg pour les compétitions européennes.

 

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A Nõmme Kalju on a compris comment mettre en avant le football féminin

 

 

 

 

 Nõmme Kalju jouait à l’origine en noir et blanc mais parfois désormais on les voit en rose et noir. C’est pourquoi on les surnomme…. Les Roosad Pantrid, c'est-à-dire les Panthères roses !

 

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Pour jouer leur rôle de panthères roses à fond, les spectateurs de Kalju supportent leur équipe en mime.

 

JK_Roosad_Pantrid_logoL'emblème des Roosad Pantrid

 

 

Enfin parlons de l’autre club émergent, le Tallinn Infonet. Fondé en 2002 le club s’appelait initialement l’Atletik Tallinn. Puis il fusionne avec le FC Bercy (?!) en 2011 pour former l’Infonet. On imagine aisément qu’une société d’informatique a pris le club en main. L’Estonie est d’ailleurs connue pour ses compétences en la matière puisque Kazaa, le premier logiciel de Peer to Peer, a été créé par 3 estoniens. Les mêmes créeront plus tard… Skype. 

FC-Infonet

Infonet joue en rouge et noir, comme Stendhal. Ou en noir et blanc quand la couleur des maillots a disparu au lavage. Il évolue dans la Sportland Arena qui se trouve juste à côté… de l’A.Le Coq Arena ! C’est une sorte de terrain d’entrainement du stade national… 540 places, ça suffit largement pour le peu de supporters que compte le club en 2011… (à noter que cette saison Infonet découvrait l’Europe et a traversé la rue pour accueillir Hearts en Europa Ligue dans la A.Le Coq Arena)

 

3144_arena_pilt_hust_2_20140602_150934_1L’A.Le Coq Arena… Et juste devant, au bord de la voie ferrée, la Sportland Arena.

 

Mais Infonet grandit vite… En 2011 justement, Infonet échoue en barrage contre Kuresserré… Pardon, Kuressaare. Mais dès la saison suivante, le club monte en Meistriliiga. En 2013 il termine honorablement 6e. Puis 5e en 2014 et 4e la saison dernière où après un bon départ les rouges et noirs n’ont pas pu tenir le rythme imposé par les 3 autres gros clubs. Mais cette saison il en fût tout autre, puisque ce samedi Infonet est allé chercher le titre sur la pelouse de Nõmme Kalju lors de la dernière journée ! Une dernière journée à suspense où 3 clubs pouvaient encore décrocher la couronne, et où, ce n'est sans doute pas un hasard, les 4 plus grands clubs s'affrontaient.

Le classement avant midi : Infonet 77/Levadia 75/Kalju 75/Flora 73. Et au programme Kalju-Infonet et Levadia-Flora. Les panthères roses et les striés ont rapidement mené au score avant de s’incliner tous les deux 2-1. Infonet décroche le titre et le Flora termine à une inhabituelle 4e place ! Non européenne, mais que leurs fans se rassurent, le Flora a gagné la coupe en mai et disputera bien l’Europa Ligue la saison prochaine.

 

La coupe d’Estonie qui est un peu spéciale d’ailleurs… Elle se joue d’une saison à l’autre. On a joué les 8e de finale en octobre, pour les quarts il faudra attendre… 2017.

Et parlons-en de cette coupe… Si on veut voir des scores fleuves c’est cette compétition qu’il faut suivre ! Les petits clubs sont confrontés aux gros dès le début de la compétition et l’écart se fait gravement sentir… Si on regarde cette saison, Kalju a déjà coulé Poseidon 10-0 et anémié le Tallinn Forza 8-0. Peedu a perdu 11-0 contre le Flora qui en a passé 8 au Welco Elekter au tour suivant. Infonet a mangé les Tallinn Piraaja (les Piranhas) qui avaient pourtant dévoré 11-1 les Tallinn Wolves au tour précédent) 9-0 avant de mettre une claque à Tartu 11-0.

Les exemples ne manquent pas… Les IceBears qui prennent 13-0 contre Elva, tout comme Ssolutions qui n’en a pas trouvé contre Rakvere (même score). Le pompon étant pour Nõmme Utd qui a balayé 24-0 Oismae Torm (Tempête).

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En coupe d'Estonie on fait traditionnellement mal à l'adversaire

 

 

Le record restant le 36-0 d’Infonet contre Virtsu en 2015.

On peut enfin noter la probité de la fédération estonnienne qui ne met pas les boules dans un frigo avant le tirage au sort, puisqu’en 8e de finale cette année Kalju recevait le Flora, et Infonet le Levadia ! Là encore les deux gros clubs historiques se sont faits botter le train… et ne reviendront pas en début d’année prochaine dans la compétition.

 

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La coupe d’Estonie en une image... Peu de spectateurs, mais des buts

Et oui je sais, c'est pas marqué Virtsu sur le panneau... Külalised signifie "invités" en estonnien, je croyais que vous le saviez

 

Un œil en bas de classement, Rakvere le promu a fait presque un sans faute… 3 nuls et 33 défaites. 15 buts marqués, 113 encaissés (un peu plus de 3 par match), ils n’ont pas fait le voyage en Meistriliiga pour rien et vont retrouver l’Esiliiga (l’avant-championnat). Une seconde division où on trouve les U21 du Flora Tallinn en position de barragiste pour la montée… Auront-ils le droit de monter dans l’élite… ? Sans doute pas. La saison dernière Rakvere le promu n’avait terminé que 4e derrière les équipes réserves du Flora, du Levadia et d’Infonet, mais juste devant celle de Kalju… Toujours les mêmes, même en deuxième division !

 

Dans ce championnat on n’a pas beaucoup de spectateurs, mais on a des buts. Cette saison 2016 était un bon crû puisqu’on a pu voir 3,23 buts par match. Mais il y a déjà eu mieux. 3,56 buts par match en 2014 (ce qui fait quand même 60 buts de plus que cette année !). On a même atteint les 3,63 en 2007 et 3,72 en 2005 (669 buts, record à battre), du temps où le TVMK Tallinn participait à l’écrasement des petits clubs. Ce club, champion en 2005 avec 138 buts marqués, a perdu son statut professionnel en 2008 pour des difficultés financières.

 

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En Estonie on n’a pas le droit d’enlever son maillot pour célébrer un but, mais on s’arrange quand même pour faire passer des messages concernant le courage de certains…

 

Les saisons pauvres en buts tournent autour de 2,8 buts par match… C’est quand même un demi-point de plus qu’en France !

 

 une rue du journalisme

La façade des bureaux du journal sportif national à Tallinn

 

Guy Wikikédia

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